Le label E+C-, précurseur de la RE2020
Le label E+C-, précurseur de la RE2020
Lancé en novembre 2016 par l’État, le label Énergie Positive et Réduction Carbone (E+C-) avait pour ambition d’expérimenter l’estimation de l’empreinte carbone des bâtiments et ainsi de fixer les seuils réglementaires de la future réglementation RE2020. Plusieurs bâtiments à énergie positive et à faible empreinte carbone ont été construits en respectant les exigences de ce label.

Le label E+C-, précurseur de la RE2020

Lancé en novembre 2016 par l’État, le label Énergie Positive et Réduction Carbone (E+C-) avait pour ambition d’expérimenter l’estimation de l’empreinte carbone des bâtiments et ainsi de fixer les seuils réglementaires de la future réglementation RE2020. Plusieurs bâtiments à énergie positive et à faible empreinte carbone ont été construits en respectant les exigences de ce label.

Une phase d’expérimentation pour des constructions plus durables

Poussée par les pouvoirs publics, cette expérimentation nationale a été lancée à l’automne 2016 pour encourager les acteurs de la construction à livrer des bâtiments plus performants que ce que prévoyait alors la réglementation RT2012.  L’objectif est de limiter la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs à un maximum de 50 kWhEP/m²/an en moyenne, contre 150 kWh/m²/an avec la précédente norme RT2005, et de leur permettre d’appréhender le poids carbone en tenant compte des matériaux.

Cette phase de test sur le terrain devait permettre d’évaluer la pertinence de la compatibilité carbone entre l’ambition environnementale et la maîtrise des coûts de construction. Pour accompagner la démarche, le label E+C-, élaboré avec l’Alliance HQE-GBC, Effinergie et BBCA , a été créé. Son objectif était de mesurer les faisabilités techniques et économiques des nouvelles exigences et d’apprécier les besoins en formation des différents corps de métiers impliqués dans la construction.

Sept premiers bâtiments ont été labellisés dès mars 2017, pour leur capacité à présenter une empreinte carbone  la plus faible possible sur l’ensemble de leur cycle de vie (ACV), de la construction à la démolition.

Placée sous le signe de la concertation et copilotée par le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique (CSCE), l’expérimentation s’est nourrie des retours d’expériences des différents acteurs : professionnels du bâtiment, producteurs d'énergie renouvelables, associations de label et certificateurs.

Après cette phase d’expérimentation et la large concertation menée en copilotage avec le CSCEE, la nouvelle RE2020  a été adoptée dans le cadre de la loi Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique (ELAN).


Meilleure efficacité énergétique et empreinte carbone limitée

Le label E+C- se caractérisait par une double exigence : l’amélioration au sens large de l’efficacité énergétique des bâtiments (E+) et la limitation de leurs poids carbone (C-).

Il se divisait pour cela en deux chapitres avec chacun leurs objectifs et niveaux distincts. 

Concernant le chapitre Energie, celui-ci avait pour objectifs la réduction des besoins énergétiques lors de la construction et pendant la vie du bâtiment, l’amélioration de l’efficacité énergétique, le recours aux énergies renouvelables et la récupération d’énergie.

Les indicateurs énergétiques retenus étaient les suivants :

  • Besoin Bioclimatique (Bbio) ;
  • Coefficient d’Énergie Primaire (Cep) ;
  • Température Intérieure Conventionnelle (TIC) ;
  • Bilan énergétique du bâtiment à énergie positive (BEPOS) ;
  • Ratio d’Énergie Renouvelable ;
  • Taux de récupération ;
  • Indicateur de confort d’été (DIES) ;
  • Consommation des autres usages.

Il se dote alors de 4 niveaux d’évaluation et de quantification des économies d’énergie :  
  • E1 et E2 incitant à la sobriété et efficacité énergétique avec : une économie d’énergie de 5 à 10% pour les logements et de 15 à 30% pour le tertiaire par rapport à la RT2012.
  • E3 pour une sobriété et efficacité énergétique associée à un recours obligatoire aux énergies renouvelables.
  • E4 pour un bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. 

Le chapitre Carbone avait, lui, pour objectifs la limitation de l’empreinte carbone du bâtiment tout au long de son cycle de vie et le recours aux équipements et aux produits de construction  à faible impact sur l’environnement.

Les indicateurs environnementaux retenus étaient les suivants :

  • Eges (émissions de gaz à effet de serre) sur l'ensemble du cycle de vie du bâtiment ;
  • EgesPCE (émissions de gaz à effet de serre des produits de construction et équipements).


Avec 2 niveaux d’évaluation :
  • C1 pour des leviers de réduction de l’empreinte carbone via les consommations énergétiques et le choix des matériaux
  • C2 pour un travail de réduction largement renforcé à la fois sur les consommations énergétiques et sur le choix des matériaux

L’évaluation de ces niveaux carbone se faisant au travers de l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) du Bâtiment.

La production et la construction, phases cruciales pour un bon bilan carbone

Pendant toute la phase d’expérimentation, près d’un millier de bâtiments ont testé le label :

  • 600 maisons individuelles ;
  • 228 bâtiments à usage de logements collectifs ;
  • 131 bâtiments tertiaires.

Les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre mesurées provenaient des matériaux et de leurs modes de transport. Il a été calculé que l'utilisation de matériaux bio-sourcés, locaux, recyclés ou de réemploi  permettaient de réduire jusqu'à 30% les émissions de gaz à effet de serre (GES) sur la phase construction.

Une démarche inédite pour préfigurer les nouvelles exigences environnementales

Le label E+C- illustre la démarche inédite initiée par les pouvoirs publics, qui combinait expérimentation et concertation. Pendant cinq années, les acteurs impliqués dans le processus ont ainsi pu ensemble tirer les enseignements des expériences menées et contribuer à dessiner les contours de la RE2020.